Revue de presse

Source : Ouest France, le 18/01/2017
Lien : https://www.ouest-france.fr/bretagne/perros-guirec-22700/chez-uspalla-plus-que-les-algues-c-est-la-famille-qui-fait-recette-4743218

Repris en 2012 par Marion et Jérémy Zariffa, le laboratoire Uspalla, qui fabrique des cosmétiques à base d’algues, a vu son chiffre d’affaires progresser de 20% en 2016. Auparavant, le frère et la sœur dirigeaient une entreprise de soupes et bocaux à base d’algues. Cosmétique ou tartare :  » c’est juste la recette qui change « .

Des fabricants de soupe achètent un labo cosmétique

En apprenant que le chiffre d’affaires du laboratoire de Perros-Guirrec (Côtes d’Armor) Uspalla a bondi de 20 % en 2016, la question de la recette secrète de ses produits cosmétiques brûle les lèvres. Les algues seraient-elles donc l’unique raison de ce succès ?

Et bien, pas vraiment. « Les algues, c’est à la mode depuis les années 1980, mais ça n’a jamais vraiment décollé, tempère Jérémy Zariffa, le dirigeant. Ce n’est pas un produit de consommation courante, comme ça peut être le cas au Japon. »

Ce chef d’entreprise sait de quoi il parle : il est à la tête de l’entreprise familiale Crust’Armor, à Guingamp. Depuis la fin des années 2000, l’entreprise commercialise des soupes, de la moutarde ou encore des tartares à base d’algues.

Marion Zariffa et son frère Jérémy (à gauche de la photo), se sont appuyés sur les connaissances en chimie de Claire Lamazaa-Parry pour ne plus rien ignorer de l’utilisation des algues en cosmétique.

 » C’est la recette qui change « 

Malgré tout, se porter acquéreur en 2012 du laboratoire de cosmétiques Uspalla, n’allait pas de soi. « C’était un challenge pour tous les deux, sourit sa soeur, Marion Zariffa, qui a repris la direction d’Upsalla. Les connaissances en chimie pour élaborer de nouveaux produits, on ne les avait pas. »

De détermination et de méthode en revanche, les deux jeunes gens n’en manquaient pas. En s’appuyant sur leur équipe – le laboratoire emploie quatre salariés- ils s’initient aux cosmétiques. « Le process industriel consistant à fabriquer un produit à base d’algues est très proche, qu’il s’agisse d’agroalimentaire ou de cosmétique, pointe Jérémy Zariffa. Ensuite, c’est la recette qui change… »

Un rien hyperactifs, les deux entrepreneurs proposent déjà une trentaine de références, réparties entre deux gammes s’adressant tantôt aux grandes et moyennes surfaces, tantôt aux magasins de bord de mer. Depuis peu, Uspalla confectionne même des produits cosmétiques à l’intention d’autres marques.

Frère et soeur se complètent

Travailler en famille ne semble leur poser aucun problème tant leurs tâches sont distinctes. Marion est plutôt la commerciale de la famille, Jérémy, le gestionnaire. Elle tente sans relâche d’investir d’autres créneaux : les parapharmacies, les Biocoop… Lui sait où sont rangés les plans de la nouvelle doseuse et la quantité de gel douche que peut produire le laboratoire en une seule journée (400 kg).

Tous deux partagent leur temps entre Perros et Guingamp, mais à l’heure de faire le tour du propriétaire, pas un détail ne leur échappe : une nouvelle eau micellaire doit sortir en février, une doseuse flambant neuve intègre aujourd’hui le laboratoire.

Bientôt une embauche

Pour financer ses ambitions, Uspalla a décroché une aide de la région. Celle-ci financera les investissements de l’entreprise à hauteur de 20 %, et ce pendant deux ans, dans la limite de 49 000 €. En contrepartie, le laboratoire s’est engagé à employer une personne supplémentaire, en CDI.

Un renfort qui ne sera pas un luxe, pas plus que les futurs projets d’agrandissement, voire de déménagement d’Uspalla : « Quoi qu’il en soit nous resterons à Perros-Guirec, rassure Marion Zariffa. C’est important pour l’image de nos produits. »

Si les algues sont bien le fil conducteur de l’activité du laboratoire, elles n’ont pas présidé aux vocations entrepreneuriales des deux trentenaires. « Mon père a commencé à faire de la confiture aux algues dans les années 1980 », se souvient Jérémy Zariffa. Mais, force est de constater que « l’algue n’est pas à la base de tout. » Dans leur cas, ce fut juste une opportunité d’exercer leurs talents respectifs, en famille.